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Lyft récupère une facture de 300 millions d’USD auprès d’Amazon AWS : les contrats de Cloud du futur

Lyft and Amazon AWS

Lyft et Amazon AWS

Lyft, probablement le concurrent d’Uber le plus connu, a déposé ses documents d’introduction en bourse (IPO) auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine et le Document d’enregistrement S-1 donne un aperçu de la situation financière d’une société et présente quelques points intéressants pour la gestion des actifs informatiques.
Lyft parle de sa relation avec Amazon AWS dans les documents et à la page 102, on peut constater que, en mars 2018, Lyft a signé un contrat avec Amazon l’engageant à dépenser « un montant cumulé d’au moins 150 millions d’USD » dans les services AWS jusqu’à juin 2021. C’est un contrat plutôt conséquent – 150 millions d’USD sur 39 mois = 3,8 millions d’USD par mois, soit près de 46 millions d’USD sur une année entière.
Cependant, en janvier 2019, le contrat a été modifié. En vertu du nouvel accord, Lyft s’est engagé à dépenser 300 millions d’USd jusqu’en juin 2021. C’est le double du montant des dépenses prévues à l’origine sur les trois quarts de la période initiale (29, plutôt que 39 mois), ce qui équivaut à un peu plus de 10 millions d’USD par mois – plus de 120 millions d’USD sur une année entière.
Le contrat stipule une dépense minimum de 80 millions d’USD au cours de chacune des trois années et nous voyons à la page 38 que :

« Si nous n’atteignons pas l’engagement minimum de dépense au cours d’une année, il est possible que nous devions payer la différence, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur notre situation financière et nos résultats d’exploitation. »

Lyft doit avoir une vision particulièrement solide de leur utilisation planifiée du Cloud au cours des prochaines années, mais toutefois, il est intéressant de voir qu’une organisation s’engage à dépenser un tel montant garanti, particulièrement dans le Cloud.

Vous pouvez imaginer les revers potentiels pour Lyft, mais quels sont les avantages ? S’ils ont recours à AWS plus que prévu, plus de 300 millions USD (ou 80 millions USD par an), quels sont les avantages/récompenses pour eux, le cas échéant ? Je présume qu’ils ont une tarification préférentielle d’emblée mais où est la motivation qui les pousserait à dépasser leurs objectifs ? Peut-être y-a-t-il une tarification différenciée de sorte que le coût ‘unitaire’ diminue si les dépenses dépassent X ?

Ensuite vient la négociation

J’aimerais également savoir ce qui a été négocié, le cas échéant, pour la suite, après expiration du contrat. On arrive à la période de renouvellement dans deux ans ; le client a déjà engagé 300 millions d’USD dans AWS, il utilise encore plus de services et dépend encore plus de cette relation que maintenant, et oh non, les prix augmentent considérablement. Que se passe-t-il à ce moment-là ? S’extraire d’un service sur le Cloud est rarement chose facile mais suite à une période d’usage intensif du Cloud, cela sera quasiment impossible, j’imagine. Amazon prend-il son mal en patience, en attendant de récupérer les remises accordées dans ce contrat avec des hausses de prix lors du prochain contrat ?
Du point de vue d’Amazon, presque quelles que soient les remises sur ‘prix unitaire’ qu’ils ont accordé, c’est un choix intelligent. Non seulement ils ont la garantie de percevoir des revenus considérables, mais les chances de voir Lyft choisir un concurrent pour les deux prochaines années sont quasiment inexistantes. Peu importe l’attrait d’un autre service Cloud, même avec une tarification avantageuse et des fonctionnalités impressionnantes… il est peu probable que les avantages soient suffisants pour contrebalancer la partie restante du contrat de Lyft à ce moment-là.
Sauf si…..

La Liga y La nube

Cela me fait penser au concept des clauses libératoires dans les contrats des vedettes sportives, tout particulièrement répandu dans le football espagnol. Visant à empêcher les équipes de bloquer les départs des joueurs, elles constituent la norme en Espagne.

Bien qu’un club doive inclure ce genre de clause, il n’y a pas de restriction quant au montant du rachat, ce qui explique pourquoi Ronaldo avait une clause de 1 milliard de dollars au Real Madrid, et Messi tout juste 700 millions de dollars dans son contrat avec Barcelone.

Comme vous pouvez le constater, si une équipe A a un joueur qu’elle ne veut pas perdre, elle établit la clause libératoire à un niveau si élevé qu’elle espère que cela dissuadera les acheteurs potentiels. Si tel n’est pas le cas et le joueur est acheté, l’équipe A gagnera assez d’argent pour adoucir le fait qu’elle vient juste de perdre un joueur vedette !
Le transfert de Neymar de Barcelone à Paris Saint Germain (PSG) est un bon exemple. Le club français a déclenché la clause libératoire de 222 millions de dollars du Brésilien. Le PSG voulait tellement Neymar qu’ils étaient prêts à payer un prix si exagéré (même pour le monde du football).

Pourrions-nous voir la même chose dans l’univers des contrats du cloud ?

Disons que Microsoft est confiant dans le fait que l’activité de Lyft continue à enregistrer une croissance saine pendant les 7 prochaines années et estime qu’ils dépenseront au moins 900 millions d’USD en services sur le Cloud sur cette période. Et s’ils « rachetaient » à Lyft leur contrat AWS, dépensant effectivement 300 millions d’USD pour payer Amazon en l’échange du verrouillage de Lyft dans un contrat Azure qui garantit des dépenses de 900 millions d’USD, soit 600 millions d’USD de bénéfice pour Microsoft ?

Bien qu’il existerait sans doute d’autres considérations, principalement la difficulté de passer d’un fournisseur de cloud public à l’autre, cela pourrait être un outil intéressant pour les fournisseurs de cloud.

Références

Document d’enregistrement SEC S-1 Lyft – https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1759509/000119312519059849/d633517ds1.htm
Transfert de Neymar – https://www.sports.legal/2017/08/the-neymar-transfer-an-analysis-of-buy-out-clauses-part-1/

About Rich Gibbons

Rich has been in the world of IT and software licensing since 2003, having been a software sales manager for a VAR, a Microsoft licensing endorsed trainer, and now an ITAM analyst looking at software licensing and cloud.

A Northerner renowned for his shirts, Rich is a big Hip-Hop head, and loves travel, football in general (specifically MUFC), baseball, Marvel, and reading as many books as possible. Finding ways to combine all of these with ITAM & software licensing is always fun!

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